En cette fin d’année 2024, nous voilà, exsangues, prêt-es à enfin laisser partir ce cycle merd… Merveilleux. Quoi de mieux pour fêter ça que quelques morceaux pour enrichir votre répertoire musical ? Moi, le Baladeur du Dramalibre, j’ai interrogé les membres du crew pour vous concocter un mix musical bien éclectique. En bref, de quoi vous proposer une playlist 2024 de 12 tracks à (re)découvrir absolument. Au menu : du rap, de l’électro, du métal, du jazz, de la folk, du punk et de l’inclassable. Et l’exercice leur a tellement plu que ce n’est visiblement pas la dernière fois que vous verrez ce type d’article euphonique par ici !
Face A : 6 musiques calmes qui ont marqué l’année du Dramalibre
1 – Exillon – Moonlight Sinatra
Exillon ou Jay Field est un compositeur de musique électronique californien. Son style se caractérise par des morceaux mêlant IDM (intelligent dance music), glitch, techno et d’autres sous-genres électroniques. Il est signé par le label Detroit Underground réputé pour ses artistes créatifs et originaux. Le morceau Moonlight Sinatra vient de l’album The Keening Dithers sorti en janvier 2006.
Cette track est sortie tout droit d’une époque où je me nourrissais de musique ultra breakée (Amon Tobin, Dj Shadow, Prefuse 73 etc.). C’est le meilleur remix de musique classique que je connaisse (les commentaires sont à vous si vous voulez me convaincre qu’il y a mieux mais j’y crois moyen).
2 – Stupeflip – Empires of the Sun
Un nouvel album du groupe culte Stupeflip. Qui y aurait cru ? 27 morceaux mémorables remixés et quelques inédits qui « déstressent la nuque » comme le dit si bien KingJu. Pour ceux qui n’ont pas suivi l’évolution du groupe, vous serez sûrement surpris de le voir sur la face A, dans la section « calme » de cette playlist. Eh bien oui, tout est possible, et, à vrai dire, nombreux sont les morceaux mélancoliques et tendres créés par ce groupe de farfelus.
Pourquoi ce morceau plutôt qu’un autre ? Empire of the sun clôture le volume 1 de l’album Sons2ouf ! en beauté, alors pour saluer ces 27 morceaux que j’ai joués d’affilée sans la moindre pause, je vous mets un petit replay du final.
3 – Les Négresses Vertes – Face à la mer (Massive Attack Remix)
Les Négresses Vertes, c’est un groupe de musique folk français des années 80. Issus de groupes divers de punk, ils ont été influencés autant par le raï et le flamenco que par la valse, le tango et la musique anglo-saxonne de l’époque. Massive Attack, c’est un groupe de Bristol formé dans les années 90, considéré comme précurseur du trip-hop. Leurs albums sortis dans les années 90 laissent entrevoir des influences hip-hop, soul, groove, intégrant progressivement la musique électronique.
Les Négresses Vertes remixé par Massive Attack, c’est le mélange inattendu du son ethnique, méditerranéen et punk français avec le trip-hop atmosphérique, mélancolique et planant britannique. Une fusion unique venue tout droit des années 90, avec laquelle j’ai grandi. Franchement mieux comme ver d’oreille que Calogéro quand vous êtes face à la mer.
4 – San-Nom – Cœur Tendre
San-Nom est un rapeur français que j’ai découvert cette année. Cœur tendre est le titre que j’ai préféré dans l’EP « Un peu moins pitoyable », qui suit « un peu pitoyable » (logique, non ?). Une jolie voix, de l’humour et de la douceur, et beaucoup de tristesse ressortent de ses textes. Mais celui là, promis ne vous donnera pas la larme à l’œil : on garde ça pour une playlist spéciale chialante ?
Alors oui, pour être honnête, il y a certaines chansons (et surtout les paroles) que je n’aime pas chez cet artiste, et d’autres que j’adore ! Cet hymne à la révolte, mais pas trop quand même, m’a séduit : on est mieux dans son canapé à rêver qu’à foutre le feu à des banques et risquer de finir entre quatre murs. Alors, vous aussi vous faites partie des rebelles au cœur tendre ?
5 – Other Lives – For 12
Other Lives est un groupe d’indie rock d’Oklahoma réputé pour ses morceaux riches et complexes mêlant orchestration, folk, folk psychédélique, rock et classique. Son album « Tamer Animals », dont For 12 est issu, est le premier avec Jesse Tabish : ou « l’homme à la voix mélancolique quoi qu’il chante » (il concourt aux cotés de James Blakes pour le titre – classement interne uniquement).
En bref, 13 ans que je connais ce morceau et qu’il a une place particulière dans ma vie. 13 ans que ce chant, cette atmosphère lancinante continue à me serrer le cœur de façon aussi douloureuse que plaisante. Et cerise sur le gâteau, son clip éveille mes envies d’ailleurs : je vous conseille de le regarder si vous rêvez d’exoplanètes et que vous aimez la science-fiction.
6 – The Builders and the Buchers – Moon is on the March
Ce groupe emblématique du style folk/rock est originaire des États-Unis. Le morceau que je vous présente aujourd’hui est tiré de l’album Dead Reckoning, sorti en 2011. Ce n’est ni une découverte de 2024 ni un album sorti cette année. Mais qui n’aime pas ressortir les bons vieux classiques ? C’est toujours agréable, et si je peux vous faire découvrir un nouveau groupe par la même occasion, je ne vais pas me priver !
De la guitare, de la basse, des percussions, du banjo et parfois même de la clarinette et de l’accordéon. Pour vous sentir comme un cowboy que rien ne peut arrêter et commencer votre journée de bonne humeur et confiant : mettez play et laissez-vous porter. Moon on the march est une musique calme mais pleine d’entrain. Une bonne dernière piste pour terminer cette face A et passer à la face B !
Face B : 6 pistes pleines d’entrain qui ont fait vibrer le Crew
7 – Le Réparateur – Problèmes
Eh bim, allez, on commence la face B en beauté avec un petit duo punk-rock garage pas piqué des hannetons que j’adooooore. Tout droit sorti des tréfonds de Lyon, ce chanteur-guitariste et ce batteur font autant de rafut qu’une classe de maternelle remplie de TDAH, hyperactifs et autres enfants sous amphétamine. Simple mais si efficace, je ne me lasse pas.
La chanson « Problèmes » est une petite dédicace bien sentie. Parce que oui, quand « même ta mère veut plus voir ta gueule », bah… « faut p’tetre se poser des questions ». Si quelqu’un vous a tapé sur le système, vous pourrit la vie, ou passe son temps à geindre : transmettez-lui cet article et dites-lui d’écouter la piste 7 sur la Face B. Allez, bisous !
8 – Max Cooper – Perpetual Motion
Max Cooper est un producteur, DJ et compositeur britannique titulaire d’un doctorat en biologie computationnelle. Et je ne vous raconte pas cela de façon arbitraire : son son hypnotique n’est pas du tout déconnecté de son bagage scientifique. À travers des tracks mélangeant ambiant, techno et musique expérimentale, il nous livre sa vision pluri-disciplinaire du vivant. Et ses lives sont accompagnés de visuels génératifs qui rendent l’expérience immersive et originale, on adore, on adhère.
Plus tourné techno qu’expérimental, Perpetual Motion est l’un des morceaux les plus faciles à écouter de son catalogue musical. De plus, le clip réalisé par Nick Cobby est une petite pépite visuelle qui suit tout autant le rythme du morceau qu’il l’accompagne en imageries fortes. Des allusions à la biologie ? Oh, si peu…
9 – Zeal & Ardor – Row-Row
Zeal & Ardor est un projet musical né en 2013 en Suisse. Vous avez ici le droit à une dégustation auditive d’un savant mélange de black métal et de chants gospel, ou plus exactement negro-spiritual (l’ancêtre du gospel). Dit comme ça, ça peut paraître étrange. Mais en musique, l’alliage est savamment dosé et le résultat est juste génial.
Avec Row-Row, vous avez le droit à un shot d’énergie qui passe aussi bien en cas d’énervement que de bonne humeur extrême. Si vous êtes coincé.e.s dans les bouchons, ça fonctionne tout pareil. Même si vous n’êtes pas client·e de métal, je vous laisse tester ce mélange hors-norme qui vaut le détour.
10 – Marc Rebillet – Your New Morning Alarm
Marc Rebillet ou « Loop Daddy » est un pur produit d’internet. Il est réputé pour ses lives improvisés énergiques (en streaming ou dans la rue) en interaction avec son public. En effet, ce dernier peut l’appeler ou intervenir directement et influencer ses compositions ! Un mix entre création pure et génération Twitch en quelque sorte. Sa musique spontanée et entrainante, qu’il compose via une loop station, mélange house, disco, funk, soul et j’en passe.
Cet homme nourrit mon amour du WTF en même temps qu’il ravit mes oreilles. J’ai choisi de vous présenter ce morceau parce qu’il me donne une énergie incroyable même quand je n’en ai pas. Aux automobilistes peut-être effrayé·e·s qui ont croisé une SalbeT en train de hurler dessus dans sa voiture : « déso », elle cherchait juste à se réveiller. Et enfin, quel meilleur plaisir il y a t-il que d’observer Marc Rebillet ivre en robe de chambre alpaga composer un tube au pied levé un dimanche matin ? Aucun voilà.
11 – Graveyard – Ain’t Fit to Live Here
Groupe Suédois formé en 2006, Graveyard est un groupe de hard rock psychédélique, sur fond d’inspiration blues, qui se laisse écouter pendant des heures. Leur dernier album « 6 » est sorti en 2023. Mais, bien-sûr, j’ai opté pour une chanson tirée d’un album plus ancien : Hisingen Blues.
Ain’t fit to live Here commence sur un petit solo de batterie qui donne le ton. Une piste qui donne envie de démarrer sa navette spatiale et d’aller parcourir l’univers, loin de ce monde chelou. Une pépite que j’ai ressortie du fond de mes cartons de cassettes cette année (oui j’accumule beaucoup, mais je ne fais pas partie des l’hobbyistes éphémères moi !). Un vrai régal de redécouvrir de fond en comble les albums de ce groupe que j’affectionne tout particulièrement.
12 – Louis Cole – Freaky Times
Louis Cole, jazzman multi-instrumentiste ultra talentueux diplômé de l’USC Thornton School of Music en 2008, ne s’est jamais arrêté de nous envoyer son énergie fun et libératoire. Il signe sur le label Brainfeed de Flying Lotus (je ne vous ai pas parlé de Flying Lotus ? Je vous parlerai bientôt de lui, rassurez-vous) en 2018 avec son 3eme album solo, Time, dont Freaky Times est issu. Je vous le propose à l’écoute car c’est avec lui que j’ai eu un immense coup de foudre pour son univers. Cet enchaînement final de breaks et reprises me donne envie de hurler de plaisir.
Alors que peut-on dire de son style, si ce n’est mouvant et surprenant ? Bon sang, toujours surprenant oui. Chaque nouvel album est un voyage, une roulette russe émotionnelle. Un mélange incongru de jazz, funk, musique électronique, rock, pop, musique classique et j’en passe. Son sens de l’humour et sa fascination pour l’étrange et le kitsch ont achevé le peu de recul que je pouvais avoir face à sa musique. Je suis juste impatient de découvrir quel immense bordel il va encore pouvoir mettre dans mes bandes avec ses prochaines productions. Et comme dirait le grand Thundercat : « I Love Louis Cole« .
La cassette vient de s’arrêter : vous n’avez plus qu’à la rembobiner. J’aurai aimé vous partager bien plus de morceaux, mais une compilation de 72 pistes c’est peut-être un peu trop, non ? Alors, avis au mélomanes : d’autres articles musicaux arrivent !
Partagez l’article à vos ami·es pour enrichir leurs propres playlists 2024 et dites-nous en commentaires vos morceaux phares de l’année (faites péter vos rétrospectives Deezer et Spotify, on veut tout savoir !)
- Nos obsessions musicales <3