Canicule time, l’été est là, avec son lot d’injonctions et de diktats. Allez, on souffle un instant. Que l’on soit issu·e d’une génération antérieure à Bridget Jones (figure féminine de la pop culture des années 90/2000), ou bien en plein dans celle-ci, le constat est le même : vous vous sentez acculé·e par tous ces jolis corps qui posent en maillot sur Insta, depuis une plage paradisiaque d’Ibiza. Je vous propose de prendre un peu de recul et d’analyser la situation à J-0 de l’été : où est le kiff de l’été ?
Instagram et bonnes résolutions
Il est 8h, au saut du lit, vous vous matez dans le miroir de la salle de bain. Votre ventre semble plat, le teint rebondi et endormi, les yeux mi-clos, ça paraît correct tout ça. Vous vous rapprochez de la glace, oh mais que vois-je ?! Un petit bouton à la commissure des lèvres, un sourcil pas épilé, et derrière ce brouillard visuel, des crottes d’yeux.
Une fois installé(e) sur le trône, vous ouvrez Instagram. Une avalanche d’images jaillit de votre téléphone, bien trop pour vos yeux sensibles.
Une paire de fesses « parfaites », des grains de peau lissés, des cheveux sublimes (et pourtant la meuf sort de l’eau), les dernières Birk à la mode, mais punaise comment c’est possible ?!
De votre côté, les résolutions de janvier 2025 sont loin derrière vous : la salle de sport représentait un trop gros budget au mois, vous n’avez plus d’inspirations concernant vos repas « variés », et pour ce qui est de la destination des vacances ? Bali ce n’est pas encore pour cette année (et ce n’est pas votre âme écolo qui vous bloque, mais plutôt votre porte-monnaie).
En attrapant le rouleau de PQ, vous vous dîtes que ça y est, cette fois c’est la bonne, à vous le « summer body » ! Puisqu’elles y arrivent tout(es) sur les réseaux, pourquoi pas vous ?
Timing et motivation bidon
C’est vrai ça, pourquoi pas nous ? C’est donc le moment où je suis censée vous expliquer par a + b que « bien manger c’est le début du bonheur », que faire du sport c’est vite une addiction et bon pour le corps et que les pilules auto-bronzantes prémunissent d’un teint hâlé parfait.
Mais soyons francs et directs : c’est TROP TARD.
Trop tard pour vous inquiéter d’un corps qui vous appartient déjà. De vous soucier de votre alimentation, alors que vous aimez trop les planches de charcut à partager.
Trop tard d’éviter le regard des autres, qui, finalement, ne vous regardent pas plus que ça sur la plage.
Trop tard pour perdre votre énergie à vous faire du mal mentalement.
Réalité et kiff de l’été
A contrario, il est grand temps pour vous, pour nous, de kiffer. C’est l’heure du kiff de l’été !
Kiffer ce corps qui nous porte tous les jours, nous soutient, nous rappelle qu’on peut être une mauvaise sportive, mais qu’on ressent surtout les sensations (et les courbatures).
Kiffer ce mental d’acier, qui plutôt que de s’astreindre à une routine alimentaire, nous rappelle régulièrement d’appeler nos potes pour faire un apéro au bord des quais, après le taff.
Et votre peau, pleine de traces : ici la petite cicatrice de la fois où un requin nous avait croqué·e dans l’océan indien (oui kiffer enjoliver les choses ça fonctionne aussi).
Kiffer voyager pas loin (faute de moyen), on n’a rien à envier aux vacances luxueuses, eux n’auront pas grand-chose à raconter à leur retour, comme quand il a plu des trombes d’eau dans la tente…
Bref, vous l’aurez compris, il est grand temps de kiffer son été, le sable sur la serviette, la gourde qui a réchauffé dans la glacière, la collection de coquillages, le parfum au monoï, l’odeur de la Biafine, la glace à la pistache le long de la jetée, le tube de l’été, les bijoux du marché nocturne et la pastèque bien fraîche. Sur ce, je vous souhaite un excellent été, et à la place de scroller des esthétiques parfaites : prenez le temps de vivre, tout simplement.
- Les réflexions de Juliette ;
- Image de couverture : Canva ;
- Giphs : GIPHY .
