Passion plantes vertes : le room tour de la déchéance

Bienvenue, approchez ! Envie de découvrir des plantes vertes magnifiques, en excellente santé, entretenues avec soin et expertise ? Voulez-vous baver devant les doigts de fée de la Queen de la jungle intérieure ? Dans ce cas, vous pouvez reprendre le cours de vos activités, car ce n’est pas ce dont on va parler. Ici, je vais vous faire rencontrer des survivors. Des êtres pour qui le concept de main verte tient plus de la légende que de la réalité, mais qui s’accrochent, contre toute attente. Mesdames et messieurs, voici le room tour de mes plantes qui n’ont pas peur de vivre sans lumière et aux dépends d’une personne diagnostiquée TDAH.

Temps de lecture : 7 min

Calathea White Fusion : la question épineuse de l’humidité

Joli panaché de couleurs.

L’avantage de vivre dans une vieille maison bretonne avec une église devant les fenêtres, c’est qu’on a pas de problème de sécheresse. L’humidificateur ? Connais pas. Mon intérieur ne manque ni d’humidité, ni d’air : je vois mes rideaux flotter au vent la fenêtre fermée, ça vous pose une ambiance. Et pourtant, ma Calathea et ses feuilles toutes desséchées marronnesques semble me hurler que l’air est bien trop sec pour elle. Ah et aussi que la lampe à côté d’elle lui brûle les feuilles si je n’y fais pas attention.

Heu en fait… À moins que ce ne soit un problème de champignons ? Ah, j’hésite. Quoi que je tente, je finis toujours par oublier ce que j’avais décidé de faire au bout d’une semaine. Et puis de toute façon, soyons honnêtes, je ne sais pas ce que je dois faire exactement. Du coup, j’ai décidé que le marron faisait partie des couleurs de la feuille. Vert clair, vert foncé, blanc et marron. Et puis j’ai mis un cache pot brun et blanc assorti : on ne peut pas me reprocher de ne pas faire d’efforts.

Aglaonema White Joy : pas si joy

Elle va se reprendre, j’en suis sûre.

L’histoire de mon Aglaonema White Joy, c’est une véritable tragédie grecque. Mais je ne pouvais pas faire un room tour de mes plantes sans l’évoquer ! Issue de la même frénésie d’achat de plantes comportant du blanc que la Calathea (et vive les obsessions qui durent un mois), Aglaé (ouais elle a eu droit à son p’tit nom mnémotechnique) n’a pas aimé ma maison.

Après 2 feuilles mortes, je décidais de l’arroser moins. Après 3 feuilles mortes, elle a déménagé dans mon bureau. Après 4 feuilles mortes j’ai commencé à accepter l’idée qu’elle n’avait pas envie de vivre chez moi. Maintenant qu’elle n’en a plus aucune, j’ai finalement cherché sur internet pour découvrir l’horrible vérité : elle avait probablement des champignons (ouais, encore). Depuis, je continue d’arroser sa tige en espérant un sursaut de vie qui lui permettrait de refaire pousser quelque chose. J’attends le printemps. Tant qu’il y a du vert, il y a de l’espoir. Enfin, il parait.

Dendrobium « Orchidée bambou » : la rage de vivre

« I’m unstoppable, I’m a Porsche with no brakes, I’m invincible »

Mon frère m’a offert une rescapée : une orchidée bambou infestée par des cochenilles farineuses. « Pas compliqué de s’en débarrasser », me dit-il, « il suffit de la surveiller tous les jours et de tuer à la main toutes les cochenilles que tu vois ». Surveiller. Tous les jours. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer ? Eh bien, finalement, quand elle a, en plus, choppé des cochenilles à carapaces et des pucerons (à cause d’une autre orchidée en détresse offerte par ma meilleure amie), j’ai compris 2 choses importantes :

  • Un, que je n’étais de pas de taille à sauver les plantes de l’infestation des cochenilles et que je ne voulais même pas le faire. Une belle leçon de vie.
  • Deux, que la seule solution pour nous en sortir, elle et moi, c’était de la couper à ras et de la rempoter (je n’ai pas du tout fait cela sur un coup de tête, ce n’est pas mon genre DU TOUT).

Mission accomplie : elle n’a plus aucun parasite ! Mais petit détail ayant son importance… Elle survit avec une micro pousse depuis 6 mois, seul témoin faiblard de sa splendeur passée. Pas certaine d’avoir géré en fait. Et l’autre orchidée ? Elle brave le froid avec ses cochenilles et ses pucerons sur ma terrasse. Et contre toute attente, elle a l’air de mieux s’en sortir que celle que j’ai décidé de sauver à la dure. Chaque jour qu’elle passe correctement dans le froid de l’hiver me rappelle mon immense incompétence. Une belle vengeance pour cette sacrifiée sur l’autel de mes leçons de vie.

➡️ Vous trouvez que j’en fais des caisses ? Allez voir comment je réagis aux alertes virus sur mon pc, vous constaterez que je suis fidèle à moi-même.

Impatiens : bienvenue en terre des sciarides

T’es belle mais j’aime pas trop tes potes.

Je n’ai pas encore évoqué mon autre ÉNORME problème : les moucherons de terreau (sciarides de leur petit nom). Mon combat contre ces suppôts de Satan ne date pas d’hier. Je ne compte plus les rempotages (sur un coup de motivation de l’extrême), autocollants moches jaune fluo pour les piéger, nématodes par millions (des vers microscopiques qui mangent les larves de moucheron). Pour finalement ne jamais réussir à m’en débarrasser complètement (et yes mon compte en banque). J’arrive tout juste à contenir l’invasion jusqu’à ce qu’ils prolifèrent de nouveau. Je pratique à présent le lâcher-prise : je les tolère le plus possible et je suis devenue une experte de leur chasse en plein vol.

Mais quand ils commencent à me rentrer dans les narines le soir dans mon lit, je sais que je n’ai plus le choix que de m’en occuper de nouveau. POUR TOUTES. LES PLANTES. DE LA MAISON. Bref, dernièrement ces charmantes bestioles ont décidé que le terreau de mon Impatiens était cocooning. J’m’en vais te leur balancer du nématode lofi, moi, ils vont vite comprendre ce que cozy veut dire quand on m’emmerde à ce point. J’AI PLEIN DE PLANTES PARCE QUE ÇA ME DÉTEND OK ?!?

Poinsettia : l’Étrange Noël de Monsieur Jack

« C’est ça Halloween, c’est ça Halloween…« 

Je suis sûre que vous voyez très bien ce qu’est un Poinsettia. Mais si, vous savez, ce sont les plantes qui envahissent les supermarchés et les fleuristes à la période de noël là, avec leurs feuilles rouges. Elles sont généralement affublées de décorations kitsch de type picot en plastique avec un flocon de neige et recouvertes de paillettes. En bref, si le mauvais goût était un végétal, il serait là, au milieu de toutes ces pauvres « étoiles de noël » jetées à la poubelle en mars quand elles rentrent en dormance et que tout le monde croit qu’elles ont passé la branche à gauche. « J’ai jamais réussi à garder un Poinsettia, je ne comprends pas » – Mais enfin, normal, Jeanine, il perd toutes ses feuilles au printemps !

Mais bref, passons et revenons à nos bourgeons. Normalement, vous devez le tailler tous les ans pour lui permettre de refaire de nouvelles pousses et de nouvelles feuilles. Mais moi, année après année, j’oublie totalement qu’il faut le faire. Ou j’ai pas le temps. Ou j’ai la flemme. Résultat des courses : ma plante est biscornue, tordue et décore bien mieux la pièce pour Halloween que pour Noël. Et on sait tous et toutes comment ça se termine ce genre de fusion hein. Après le Père Noël se fait kidnapper et un squelette chelou va le remplacer en poussant la chansonnette. Honnêtement, je préfère ça que les paillettes, mais il faut admettre que ça donne un effet original. Moi j’aime bien.

Mes boutures : je ne suis pas incompétente, je suis créative

Le gang des uni-feuillistes

Dans ma cuisine se trouve ma pépinière de boutures. Car oui, la véritable passionnée de plantes que je suis ne fait pas qu’acheter des pieds adultes. Elle glane aussi à droite à gauche des petites branches laissées dans des verres d’eau ad vitam æternam pour avoir encore plus de possibilités de se rater. Certaines de mes boutures sont là depuis si longtemps qu’elles ont jeté l’éponge et fleurissent carrément dans l’eau.

Et puis d’autres végètent. J’appelle d’ailleurs ce coin le temple des uni-feuillistes. On y voit ma bouture de plante ZZ par exemple, feuille unique plantée dans du terreau qui reste là depuis 2 ans sans bouger. Ou vous pouvez rencontrer ce Philodendron Squamifer et cet Hoya Kerrii à une seule feuille depuis probablement autant de temps. Ou encore la plante parachute qui a totalement stoppé sa croissance après un rempotage « moucherons en folie édition». J’y crois encore, elles sont vivantes tant qu’elles sont pas mortes.

Ma maison est remplie de plantes : je les adore de tout mon cœur. Pourtant, il ne suffit pas de les aimer pour les garder en vie (elles vivent d’amour et d’eau fraîche, mon cul). Si une vieille maison bretonne sans lumière est un obstacle important que je reconnais, les pauvres subissent tout de même surtout mon incompétence et mon manque de régularité. Pourtant, elles survivent dans cette terre hostile même si parfois elles ne décorent plus rien du tout. Mais soyons honnêtes : j’aurais vraiment du mal à vivre sans elles, ma santé mentale en dépend. Alors, soit ! Ainsi je rate, ainsi je peste, mais ainsi j’aime. Et vous, avez-vous cette passion pour laquelle vous êtes un désastre ambulant ? Racontez-moi ça, on se sentira moins seul·e·s !

Baladeur Dramalibre, les sources
  • Sources des images : mes plantes désastreuses mais chéries
  • Image de couverture made in ideogram

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SalbeT

SalbeT

Elle est de type passionné : bande-dessinée, animaux, plantes, écologie, inclusivité, santé mentale, cosmologie, musique, féminisme, poterie… Mais son obsession, c'est de jouer aux jeux vidéo indés. Et d'en parler. Et d'écrire dessus. Et de bassiner son entourage avec la dernière pépite qu'elle a testée. En fait, ne la lancez pas sur la question.

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