Qui n’est pas sans le savoir ? Les personnes réglées ont la joie (humhum) de connaître un cycle hormonal qui varie tout au long du mois. Contrairement aux hommes qui eux ont des cycles de 24h, les p’tits veinards. Pour les deux du fond de la classe, le cycle féminin est réparti en 3 phases : la phase folliculaire, l’ovulation et la phase lutéale (celle où le SPM, Syndrome PréMenstruel, frappe, plus ou moins fort selon les cas). Autant de variations hormonales qui impactent le quotidien des personnes concernées. Eh oui, le cycle menstruel impacte les humeurs. Alors voilà, aujourd’hui le Dramalibre vous propose une playlist humoristique en accord avec le cycle menstruel et ses états d’âme ! Hop, hop, hop les mecs, vous pouvez rester : il y a du bon son à écouter quoi qu’il arrive, et vous pourrez toujours envoyer cet article à votre chérie, votre sœur, ou même votre maman.
NB : pour chaque étape du cycle menstruel et de ses humeurs, vous trouverez deux musiques et textes symbolisant deux ressentis parmi une multitude d’expériences. Chaque personne vit et interprète différemment ses variations hormonales. Nous ne revendiquons pas cet article comme preuve scientifique d’une unique vision de la chose. La team 1er degré, on se détend !
Face A : un ovule vous manque et tout est dépeuplé
La phase lutéale est la période entre la fin de l’ovulation et le 1er jour des règles. C’est le moment où les œstrogènes diminuent et que la progestérone augmente, jusqu’à redescendre pour provoquer les règles. Si on devait comparer les phases du cycle menstruel aux saisons, ce serait l’automne. C’est le moment où arrive le SPM ta mère (ah non, on avait dit pas les mamans). Le SPM impacte plus ou moins nos humeurs et nos capacités physiques : colère, impatience, tristesse, désespoir, douleur et solitude, ça fait rêver, non ? On vous l’illustre en musique !
Impatience et colère : fuck the system
Nihilist – Excuse Me?
Certaines femmes sentent clairement leur entrée dans la phase lutéale de leur cycle. La moindre contrariété, un quelconque contre-temps ou une remarque anodine et notre cœur s’emballe, les larmes montent et notre envie de hurler arrive en une fraction de seconde. Alors faites pas chier. L’avantage de connaître son cycle (ou celui de la personne avec qui vous partagez votre vie), c’est de savoir que ce n’est pas le moment pour se lancer des challenges, de faire des remarques puériles, ni de proposer de rencontrer du monde dans une soirée en lieu inconnu. Seules interventions pertinentes : du soutien, de la bonne bouffe, de la douceur et de la patience. Parce que nous : on en a pas là, ok. Laissez notre morceau techno battre son plein en nous.
Point of Departure – Deathpact
« It begins again ». C’est la période de votre cycle où ça redescend. Et avec elle, des émotions pas super sympas. Quelle horrible sensation que la colère et l’agacement… Quand une flamme qui vous consume les entrailles en boucle. Quand le moindre son de travers vous donne envie de lâcher la bombe atomique dans votre salon (les vrai·e·s savent)… Et bizarrement, plus vous vous rapprochez de vos règles et plus ce sentiment se fait puissant (coincideeeeeeeence ? Évidemment que non).
Une seule solution : transformer cette énergie en quelque chose de plus gérable pour vous. Que ce soit en l’utilisant pour envoyer tout ce que vous avez au sport ou en triant des papiers chiants au boulot, ce n’est pas le moment d’aller dans la patience, la douceur et la subtilité. Et que ce morceau vous apporte le cadre dont vous avez besoin à ce moment-là pour ne pas exploser dans tous les sens, jeune padafouette.
Tristesse et désespoir : where is my mind
VII – Capturées de bonne heure
La phase lutéale, c’est un moment où la tristesse frappe plus facilement à la porte de notre esprit. C’est aussi la période où les injustices de ce monde pour les femmes me sidèrent le plus. Le désespoir de subir tout cela et de n’avoir aucune solution. La seule option actuelle face à l’endométriose : une pilule qui donne le cancer, rend dépressive et fait grossir (entre autres). Non merci. Pour pouvoir « faire comme si de rien était » et continuer à travailler, faire les courses, sortir : des produits hygiéniques pleins de pesticides, blanchis au chlore, que l’on doit insérer dans nos muqueuses. Des alternatives existent : cup et autre récipient… En plastique : youpi ! Sans parler des conditions de vie des femmes à travers le monde, qui sont souvent bien pires que ce que nous avons à endurer en Europe.
Deru – 1979
Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. La mélancolie. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le rien. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide.
…
Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. L’inutile. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. LE VIDE. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le néant. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Laissez-moi tranquille. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. LE VIDE. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. À quoi bon.
Douleur et solitude : ’cause i’m a creep, i’m a weirdo
Bachar Mar-Khalifé Ft Golshifteh – Yall Tnam Nada
Envie de vous sentir moche, et nulle, et inutile, et d’avoir la sensation que vous n’allez jamais réussir dans votre vie ? Besoin d’avoir les larmes aux yeux en permanence et de pleurer pour un oui ou pour un non ? Et d’ailleurs, c’est pas génial, d’avoir mal aux seins, à l’utérus et d’avoir les jambes lourdes ? Venez expérimenter le Syndrome Prémenstruel ! Montez à bord du train direction les montagnes russes du mal-être, des sautes d’humeur et de la tristesse ! SENSATIONS FORTES GARANTIES ! Pour petites et grandes ! Comme une crise d’adolescence qu’on vivrait une fois par mois, le SPM revient inlassablement vous jouer un mauvais tour (pire que la Team Rocket celui-là). Que c’est chouette d’être cyclique hein ? Non ? Jamais contentes t’façons, les bonnes femmes.
Soap and skin – Spiracle
La phase lutéale est également une période du mois ou nous nous sentons souvent gonflée, surtout juste avant l’arrivée des règles. Le ventre ballonné, des crampes qui annoncent l’arrivée des menstruations et qui nous empêchent de vivre comme nous le souhaitons. Il est si facile de se sentir seule et incomprise. Le jeux sont faits, plus rien ne va. Si seulement l’Humain passait plus de temps à étudier le corps de la femme pour améliorer ses conditions de vie plutôt que pour la contrôler et l’objectifier. Et grosse pensées aux femmes qui souffrent de TDPM (trouble dysphorique pré-menstruel), qui est le SPM en (vraaaiiiment) pire et bien plus long.
Face B : on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs
Si les menstruations ne sont pas une partie de plaisir, et encore moins pour les personnes qui ont des règles très douloureuses, elles annoncent malgré tout le retour d’une énergie sans faille (sauf fatigue, virus, déprime, coups durs… Oups). La progestérone reste basse et stable tandis que les œstrogènes augmentent en flèche jusqu’à l’ovulation. Votre corps vit les 3 autres saisons en une quinzaine de jours en moyenne : hiver, printemps, été, Jean-Paul Gautier. Au revoir les musiques tristes, place au dancefloor.
Les menstruations : danse avec les cups
Airbourne – Breaking Outta Hell
Le SPM est fini, c’est le premier jour des règles. Outre la douleur, c’est la joie de quitter ce chaos de mal-être et de ras-le-bol généralisé face au monde entier. Chaque personne vit différemment ses règles. Entre aménorrhée, règles hémorragiques, endométriose et compagnie, nous ne sommes pas toutes logées à la même enseigne. Alors oui, c’est la sortie de l’enfer du SPM, mais ce n’est pas non plus la folie. Nombreuses sont les femmes qui souffrent pendant ces quelques jours du mois.
Alors non, prendre un antidouleur dès les premiers signes de faiblesse n’est pas un drame. Arrêtons d’accepter de douiller gratos : parce que NON ce n’est pas normal d’être pliée en deux chaque mois. Et nous le savons très bien, ça ne va pas passer. Enfin pas avant deux jours environ… Il est temps de mettre Airbourne à fond dans son casque et de se lancer dans des projets qui font plaisir. Après avoir fait une bonne sieste, faut pas déconner c’est pas non plus la meilleure partie de la phase folliculaire les menstruations !
Nils Frahm – Keep
Les menstruations, c’est LE moment du mois où la douceur est vitale. Faites ce que vous pouvez pour aller à votre rythme. Et si votre canapé est une option possible, donnez-vous la possibilité de fusionner avec. À qui de droit : on attend toujours les congés menstruels, bon sang ! Il ne faut vraiment pas connaître l’état de fatigue intense et la douleur qu’on expérimente à ce moment-là pour ne pas le trouver vital ! Enfin bref, quoi qu’il en soit, le SPM passe doucement (et avec lui l’enfer qui l’accompagne).
C’est la mort de ce qui a été et le renouveau qui arrive. Un nouveau cycle débute et là vous êtes -presque- tranquille pour une quinzaine de jours. Rien que pour ça, ça fait plaisir. Ouais, même si c’est les chutes du Niagara version Scream entre vos cuisses. C’est le retour progressif vers notre version corporelle préférée (en tout cas pour ma part). On l’accueille et on dit merci à son corps quand on est polies et bien élevées.
L’entre deux : la phase folliculaire, c’est trop super
Electric Guest – Glorious warrior
Ah, ENFIN ! La meilleure partie du mois ! La bouffée d’oxygène salutaire où tout est mieux ! Les couleurs sont plus vibrantes, la musique plus entraînante, les rires sont plus intenses, les émotions sublimées, OUI ! C’est ça qu’on veut ! Si on devait trouver une raison d’exister au SPM, c’est de servir de plancher duquel décoller pour arriver là ! Parce que le cycle menstruel et les humeurs, c’est bien aussi quand ça monte. Comme si vous sortiez de captivité, la vie reprend toute sa saveur. C’est le bon moment pour exprimer toute votre créativité, pratiquer vos passions et de vous approcher véritablement la meilleure version de vous-même. Pas celle que le développement personnel marqueté vous vend à coup de séminaires et autres objets magiques. Non. Celle, tapie au fond de vous-même, qui ne demande qu’à s’exprimer quand les hormones vous lâchent enfin la bride. HELLO WORLD, I’M BACK.
Degiheugi – Favelas
« C’est pas seulement un jour de danse, c’est le fait de pouvoir exister ». Voilà, tout à fait ! Le SPM est loin derrière nous, les tampons, cups et autres culottes de règles sont rangés : à nous les danses cul nu dans le salon, sourire aux lèvres. La vie est belle et nous retrouvons notre envie de faire, vivre, rire, aller voir des ami·es. Ce court moment d’insouciance et de tranquillité, bien trop court à mon goût, donne une saveur d’autant plus agréable à la vie. Alors bien sûr, je vous vois venir avec vos « ouai bon les femmes sont aimables qu’une semaine dans le mois quoi ». Alors, clairement mon p’tit gars, si tu me les brises, ce n’est pas la phase de mon cycle qui m’empêchera de t’envoyer paître. Si t’es un balourd, t’es un balourd, ne met pas ça sur le dos des femmes. Merci.
L’ovulation : l’utérus a ses raisons que la raison ignore
Balkan Beat Box – Dancing with the moon
Période la plus courte du cycle (48heures), elle n’est cependant pas des moindre. Les quelques jours avant et après sont souvent englobés avec. De nombreuses femmes se sentent désirables et leurs envies sexuelles augmentent. D’autres trouvent juste les gens plus tolérables (team antisocial un jour, team antisocial toujours). Néanmoins, prendre le temps d’analyser ses comportements, ses énergies et ses envies au fil de mes cycles est important. À titre personnel, je me suis rendue compte que je devais nuancer mon avis sur les personnes que je rencontrais à ce moment là : souvent bien trop candide !
Pour les personnes qui n’ont aucune conscience de l’impact du cycle féminin sur la vie quotidienne : profitez de ce moment pour proposer à votre compagne/amie/qui vous voulez avec un utérus qui soit consentante, des sorties, des activités à deux, etc.
Yung Bae – Welcome to the disco
Ladies and gentlemen ! Préparez-vous, c’est maintenant que vous allez pouvoir tout donner ! Si la vie est une fête, l’ovulation est une MEGA TEUF. S’éclater seul·e, à deux, à trois, à douze, c’est maintenant ! L’apogée ! L’apothéose ! Profitez bien de ce moment sans penser aux lendemains qui chanteront un peu moins. Oubliez Sisyphe, ce mortel puni d’avoir défié la mort à coup de rocher à pousser éternellement d’un bout à l’autre d’une montagne. On verra ça un autre jour.
Pour le moment, vous vous sentez belle, désirable et joyeuse. Dans la limite des stocks de bonheur disponibles : bien bas en ce moment avec toutes les merdes qui se passent dans le monde. À toute la communauté LGBTQIA+, à toutes les femmes et aux allié·e·s, aux personnes racisées et/ou possédant un handicap, je vous envoie toute ma force pour tenir le coup. On va y arriver. Mais essayons de nous concentrer, voulez-vous ? On a dit : joie, bien-être et félicité. Ensuite, on dit au revoir et au mois prochain. Bye, bye !
Vous l’aurez compris (si non : vous devez sûrement vous appeler Jean-Michel·le premier degré), cette playlist ne reflète pas la réalité de toutes les personnes ayant un utérus. Il s’agit ici d’une compilation de musiques qui se base sur les ressentis (déjà très différents) des membres du Crew Dramalibre ainsi que sur les généralités faites à partir des études scientifiques sur les fluctuations des hormones féminines. N’hésitez pas à nous partager en commentaire ci dessous la ou les chansons que vous mettriez dans cet article !
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- Image de couverture : faite sur Canva avec les pochettes des artistes cité·e·s.
