Le Hellfest, un objectif d’ado que j’ai enfin réalisé. Je convoitais, chaque année, un pass pour participer à ce festival français de metal mondialement connu. Le hic ? La difficulté pour avoir des places et le coût (ticket, transport pour traverser la France, etc.). Me voilà, trente ans passés, et un accès salon (pas le VIP, mais presque) entre les mains pour le jour 1 du Hellfest 2025. Mes objectifs niveau programmation ? Rise Of The Northstar, Jinjer, Soft Play, Airbourne, Korn et un peu de temps libre dans le planning pour errer d’une scène à l’autre. Alors, comment participer à une journée au Hellfest avec seulement 20 euros en poche ? Voici comment j’ai pu réaliser ce tour de passepasse. Bien évidemment, je ne vais pas me priver pour vous donner, au passage, mon avis sur ce festival, qui me fait aujourd’hui bien moins rêver.
Opération Hellfest : participer à un festival sans avoir le budget
Billet et transports
Nous sommes au mois de mai. En me rendant à un date, je vois qu’un des bistrots d’à côté organise une tombola pour gagner des places aux Hellfest. OK, je ne suis pas fan des bars, je ne bois quasiment plus d’alcool. Mais là : pour le Hellfest ! (à clamer bien fort comme Théoden crie « Pour Eorlingas » dans le Seigneur des Anneaux).
Mon acolyte du soir paye et boit les shooters (c’était un shooter = un ticket de tombola). Je récupère les coupons que je conserve bien précieusement en attendant le tirage au sort. Résultat : un pass gagné ! Double surprise : c’est un accès au salon qui donne une vue plongeante sur la scène principale et à des boissons gratuites. À défaut d’avoir passé une merveilleuse soirée, je vais ENFIN pouvoir aller au Hellfest.
➡️Dépenses pour la place : 0 euros (au lieu de 85).

Bon, maintenant, il faut trouver comment aller au Hellfest. Le train ? Excessivement cher, avec en prime un changement à Paris. Comment vous dire que je vais déjà avoir ma dose de bain de foule avec le festival, alors c’est mort. Le covoiturage ? Rien qui ne correspond à mes points de départ et d’arrivée dans les heures que je souhaite. C’est mort.
Je me dirige sur le site d’une des compagnies de bus lowcoast : un aller-retour pour moins de 80 euros. C’est réservé. Je revends en parallèle quelques affaires sur Vinted, ce qui me permet de me payer également le train entre Nantes et Clisson (10 euros l’aller-retour). Et même la navette pour se rendre jusqu’au festival (7 euros). Grand luxe.
➡️Dépenses pour les transports : 0 euro (au lieu de 94).

Hellcity et pit
J’arrive sur place, je retrouve un copain (qui s’est fait offrir un pass par son frère pour son anniversaire : le gang des places gratos est arrivé). En attendant que les portes du festival ouvrent, nous avons accès à la Hellcity : l’espace devant le festival avec des stands de restauration, des boutiques, etc. Je me fais payer un sandwich et une bière (merci Loïc !).
Pour la suite du festival : de l’eau toute la journée, il fait vraiment trop chaud pour consommer autre chose. Exception faite pour une bière offerte par mon oncle, que j’ai croisé sur place (merci tonton !). Je termine au salon pour Korn, en buvant quelques verres (gratuits).
L’univers visuel et les décors sont vraiment chouettes (et quand tout se transforme le soir, avec des flammes de partout : c’est encore plus « wow » !). Je suis si contente de découvrir ce lieu (et d’y coller des stickers Dramalibre au passage).

Le lendemain, avant de partir (pour rejoindre notre chère SalbeT, qui vit dans la région), je dépense les sous chargés sur mon bracelet cashless la veille pour manger un pokeball et boire une TourtelTwist. Je suis prête à entamer ma nouvelle épopée, pleine d’énergie.
➡️Dépenses sur place : 20 euros (les fameux).
Alors j’entends déjà certain·es dire « oui, c’est facile, quand on se fait payer des coups, de ne pas dépenser d’argent ». À quoi répondrai-je :
1. Sans ça j’aurai bu uniquement de l’eau et j’aurais été tout aussi heureuse.
2.J’avais le Pass Salon, quoi qu’il arrive j’avais à boire et à manger gratuitement.
Somme totale économisée : 210 euros. Belle perf’. Je m’autoserre la main et fais une petite danse de la joie.

Avis et ressenti : y retourner ? Merci non merci
Un choix de programmation regrettable
Le Hellfest met en avant son côté inclusif et safe. Il y avait des affichettes dans le salon qui indiquaient qu’aucun comportement irrespectueux, raciste, sexiste, abusif, etc., ne serait toléré. En parallèle, se retrouvent sur scène des musiciens et chanteurs qui ne suivent aucunement ces valeurs. Que ce soit des meurtriers homophobes, des violeurs, des violents… Comme Till Lindemann (c’est aussi le nom du chanteur de Guerilla Poubelle : une malédiction aurait-elle été lancée ?) ou Ronni Radke, le chanteur de Falling in Reverse. La scène metal est pourtant bien assez grande pour remplacer les groupes problématiques par des artistes respetcueux·ses de l’humain, et des êtres vivants. J’entends souvent l’argument : « Oui, mais ce sont des artistes connus qui attirent du monde ». De nombreux autres groupes peuvent attirer le public et, de toute manière, le Hellfest est sold-out avant même de dévoiler sa programmation.

Des concerts sur grands écrans
Il y avait, à mon goût, beaucoup trop de festivaliers dans l’enceinte du festival. 280 000 personnes sur 4 jours, un record atteint cette année par le festival. Mis à part pour ROTN, où j’ai eu une place au top avec de l’espace et des gens respectueux autour de moi, il m’a été impossible de profiter des concerts des groupes les plus connus. Je n’ai pas l’impression d’avoir vu Airbourne en live : j’étais si loin de la mainstage que je les voyais à peine, en me mettant sur la pointe des pieds. Je les ai donc vus sur un écran géant. Pour Jinjer, pareil, la moitié des festivaliers ne pouvaient même plus rentrer dans le chapiteau de l’Altar et regardaient le concert sur l’écran à l’extérieur. Quel intérêt de payer un pass 300 euros pour ne même pas voir les artistes ? Autant écouter la playlist 100 % metal du Dramalibre tranquillement chez soi.

Une ambiance pas toujours bienveillante
Pour Korn, ce fut un enfer : j’étais (très) loin de la scène et il y avait tellement de monde que je me suis retrouvée à plusieurs reprises compressée entre les gens et mes pieds ne touchaient même plus terre (le concert n’avait même pas commencé). Quand j’ai voulu m’échapper, pour profiter du spectacle depuis l’espace salon, je me suis retrouvée confrontée à des têtes de mules (pour rester polie) qui refusaient de bouger d’un centimètre pour me laisser sortir de la foule. On vous voit les golgolths d’1m90 qui font les fiers face à une nénette d’1m63. Vous méritiez que la raison de ma sortie soit : envie de vomir, et que je lâche tout sur vous.

Argent partout, confort nulle part
Au vu des conditions pour accéder à beaucoup de concerts durant la journée, je préfère regarder les Arte Live, depuis mon lit, avec mon vidéoprojecteur et mon bon système son. Bref, je trouve ça dommage de vendre autant de places, à des tarifs aussi élevés, pour qu’au final un grand nombre de festivaliers ne puissent même pas vraiment apprécier les concerts. Avec moitié moins de places vendues (ou même juste un tiers, vu que l’argent est la raison de tout dans ce monde) et quelques artistes remplacés : je pense que mon expérience, et donc mon avis, auraient été aux antipodes de ce discours plein de déceptions.

Alors le Hellfest, to go or not to go ? Pour plus de 300 euros le festival complet : non. Avec une invitation pour un ou deux jours : pourquoi pas, j’y retournerai peut-être, et encore, pas si leur programmation n’évolue pas.
En parlant de la programmation pas safe du festival, une action de l’orga a bien enfoncé le pieu de la déception dans mon petit cœur : sur Instagram, vous pouvez retrouver un post pour chaque artiste, avec des photos du concert, etc. Pour ceux de Till et de Falling in Reverse, les commentaires ont tout bonnement été désactivés. Bah alors le Hellfest, on n’assume pas ? Comme quoi, il est facile d’afficher des papiers avec de beaux discours.
Certes, je préfère les concerts et festivals à petite échelle. J’y retrouve une meilleure proximité avec les artistes, je peux circuler librement devant la scène, les tarifs sont plus raisonnables et aucun grand écran en vue. Cependant, les évènements monstres tels que le Hellfest permettent de voir des artistes internationaux qui ne font pas d’autres dates en France. Et il ne manque pas grand-chose, selon moi, pour que ce festival soit à nouveau dans mes objectifs. Malheureusement, je ne pense pas que l’évolution à venir aille en ce sens.

- Les souvenirs et ressentis d’O’noun ;
- Le post Instagram du concert de Till Lindemann au Hellfest 2025 avec les commentaires désactivés ;
- Le post Instagram du concert de Falling in Reverse au Hellfest 2025 avec les commentaires désactivés ;
- L’article de Mediapart sur le racolage PENDANT le festival pour Till Lindemann ;
- Image de couverture : Canva ;
- Images et Giphs : GIPHY.
Et beh ! Belle perf’ Onoun ! Bravo !
Merci 😎