40 ans et une araignée au plafond : une crise existentielle en ré majeur

Temps de lecture : 7 min

Aujourd’hui, j’ai 40 ans. Enfin, pour être exacte, j’écris pour qu’il soit publié ce jour-là. En pleine crise express de la quarantaine, je dois écrire pour marquer la moitié (hypothétique, si j’ai du bol) de ma vie, le début de la pente descendante, que dis-je ? L’orteil dans la tombe !! Et la date de publication de mon article tombe PILE le jour de mon anniversaire, c’est un signe du destin (je publie un mardi sur 6, il fallait le vouloir). C’est assurément un clin d’œil de la providence ; les lois de l’univers qui me font du pied !

Alors, je réfléchis, je réfléchis et… Rien. Pas d’épiphanie. Le trou noir du manque d’inspiration, le néant total.

Mon cerveau – allégorie

Ali IA IA et les quarante idées merdiques

Je finis par faire comme la moitié de la planète (et Juliette quand elle lui demande des conseils de couple) : je demande à l’IA conversationnelle. Elle, toujours serviable, me répond :
« Bien sûr ! Tu devrais faire un article à la SalbeT, un grand plaidoyer sensible sur les grandes leçons que la vie t’a apprises jusqu’à aujourd’hui ».
Mouais pas mal… Mais c’est pas fini, elle continue : « tout en les reliant à des jeux vidéos ». (Ouh la, ça commence à devenir bizarre…) Enfin, elle conclut en me proposant un titre :

« 40 choses que j’ai (enfin) comprises à 40 ans (et que les jeux vidéos m’ont confirmées) ».

40.
Attends, combien ?

Nan, mais l’IA, tu m’as bien regardée ? Où tu as vu que j’avais la bande passante pour écrire 40 points ? Si on met de côté que c’est une belle idée de merde, c’est pas un article que tu proposes, c’est un fleuve !! En temps normal, je me limite à 4 points parce que mes soucis d’inattention me refusent l’idée même d’écrire un texte avec plus de sous-parties !
Alors QUARANTE ? (Je l’écris en toutes lettres et en majuscules pour que vous ressentiez la longueur infinie et la violence du truc). Parce que moi, en fait, ce que j’avais en tête, c’était de marquer le coup. Pas d’avoir envie de me défenestrer !

Ne faites pas ça à la maison les enfants.

Donc, ça, c’est fait, L’IA peut retourner se coucher, on va trouver une autre idée.

De l’écrevisse au calot

Un midi, je pose la question à mes collègues : « Vous avez pas une idée de quoi écrire le jour de mon anniversaire ? »
Vu les silences, la question n’a pas l’air de passionner l’assemblée.
L’un d’entre eux, sympa, finit par me demander : « C’est sur quoi déjà, ton blog ? »
Je botte immédiatement en touche :
« Heu alors, sur un peu tout ce qui peut sortir de mon esprit selon l’état et l’inspiration du moment enfin tu vois… »
Un autre me sauve de ma galère explicative en m’interrompant : « T’as qu’à faire un article qui n’a rien à voir avec tout ça, dans un esprit disruptif ».

Je suis pratiquement certaine qu’il n’a pas employé le mot disruptif, mais là, comme ça, ça sonne bien dans ma tête. Je suis peut-être prête à monter une startup.
« Regarde, comme dans Asterix et Obelix Mission Cléopâtre, quand ils se mettent à parler des écrevisses d’un coup alors que ça n’avait rien à voir avec le reste ».

Oui, je me souviens bien de ce passage, du grand esprit « Les Nuls ». Toute mon adolescence ! En vrai, c’est tentant. Je m’imagine dévoiler la vie secrète des escargots pour fêter mes 40 ans : un bel hommage à mes amours de jeunesse ainsi qu’à mon neveu de 2 ans et son obsession passagère pour les « Calots ». Passion qu’on lui rappellera d’ailleurs probablement jusqu’à la fin des temps, pour son plus grand plaisir (enfin, surtout le notre).

C’est absurde, et l’idée me plaît.

QUAND TOUT À COUP, ma collègue me parle de la pauvre araignée passée dans l’aspirateur à cause de la frayeur qu’elle a causée malencontreusement dans les vestiaires.
Révoltée, je me décide : la tégénaire, petite araignée mal aimée, AURA SON ARTICLE !!
Enfin… Nan, trop long.
Elle AURA SA SOUS PARTIE. (Ouais, c’est mieux).

Plaidoyer pour une tégénaire heureuse (et surtout en vie)

Le saviez-tu ?

La tégénaire, sous ses airs terrifiants (je suis moi-même une arachnophobe qui se soigne à coup de documentaires dans la tronche par empathie pour le monde vivant… Les phobiques, nous sommes ensemble) est en fait une pauvre petite créature peureuse, hyper gentille, incapable de blesser qui que ce soit (ses crochets ne peuvent même pas transpercer la peau humaine). La pauvrette se fait même carrément bouffer par les Pholques, the real predators (qui font pourtant beaucoup moins peur).

Tu me vois, tu me vois plus, tu me vois, tu me vois plus, là tu me vois, là tu me vois plus

Mais si, les pholques, vous savez, celles qu’on appelle abusivement les faucheux et qui ont juste les longues pattes fines en commun. Quand on a fait la comparaison une fois, c’est évident et on ne peut plus jamais les confondre.

Mais pardon, je m’égare.

En résumé, les tégénaires sont nos amies (il faut les aimer aussi) donc laissez-leur une petite place au chaud chez vous et si vraiiiiiment vous ne pouvez pas les supporter, élevez des Pholques. Elles vous chopperont quelques moucherons et vous débarrasseront de ces pauvres araignées noires qui voulaient juste vivre en paix (comme le reste du monde, grosso modo, sauf Shetanyahu, Trump, Poutine etc. Mais passons.)

Paillettes sur elles, pauvres créatures innocentes qui meurent parce qu’elles ont une sale gueule. Franchement, donnez-leur un plaid, pas des coups de tatane (je dis tatane si je veux, c’est mon droit. Je suis déjà un peu vieille, je peux dire tatane).

La faucheuse (sans faux)

Revenons à mon anniversaire. 40 ans c’est quand même pas rien et je ne sais toujours pas sur quoi écrire pour marquer le début de ma décrépitude.
Chaque année, je repense avec un sourire crispé à Boulet qui dessinait une valse avec la faucheuse pour son anniversaire. La faucheuse avec une faux donc. À ne pas confondre avec les faucheux, qu’on appelle d’ailleurs parfois aussi des faucheuses, qui sont les araignées qu’on confond avec les Pholques (suivez un peu, s’il vous plaît).

D’ailleurs, c’est fou parce que les faucheuses ne produisent pas de soie et ne font pas de toile, donc elles sont un peu différentes des autres araignées. En tant que neuroatypique, je me sens un peu proche d’elles quand j’y pense. Comme quoi l’empathie, ça ne tient pas à grand chose (j’allais dire « à un fil », mais ça me semble un peu inapproprié dans ce contexte).

Mourir ! La belle affaire ! Mais vieillir…

D’ailleurs, l’empathie, n’est ce pas la qualité que l’on devrait tous et toutes cultiver et qui sauvera le monde ? Et j’y pense, tant qu’à écrire pour marquer la fin de ma folle jeunesse, ne devrais-je pas faire un vœu ? Le problème, c’est que j’oscille entre des envies de fin de l’humanité (ce parasite pour la planète et les autres espèces) et le souhait d’une société plus ouverte, plus empathique, plus juste. Une société qui accepterait, respecterait enfin la différence et qui tendrait vers l’égalité. Ça fait un peu cucul non ? Je ne vais quand même pas écrire ça pour mes 40 ans ? Naaaan… Si ? Peut-être ?

« Notre maison brûle et SalbeT fait de la balançoire ailleurs » – Presque Chirac

Je me souviens à ce propos d’une phrase prononcée par Hadès dans le webtoon Lore Olympus : « Être optimiste ne veut pas dire que tu es naïve. Tu ne vois pas les choses telles qu’elles sont, tu vois leur potentiel. »

Alors soit ! Le monde pourrait être plus beau et je vais décider d’y croire tout en l’observant lentement s’effondrer (comme mon corps et mon esprit bientôt, si c’est pas de la synchro ça). Et pour ça, je vais continuer, à mon échelle, de semer des petits cailloux. Car la meilleure façon de trouver sa place, c’est de contribuer à ce que d’autres puissent trouver les clés de leur propre évolution, non ? Avec une onde chouette et bienveillante, comme des p’tits ronds dans l’eau. Et finalement, vieillir, c’est peut-être l’opportunité de tendre vers la personne que nous souhaitons devenir ? On va partir sur ça.

Allez let’s go !

Et… J’ai encore digressé.
Mais digressé de quoi, en fait ? De rien ?
Peut-on digresser de rien ? Pour aller vers où ?
La fin ? C’est déjà la fin ?

Aujourd’hui, j’ai 40 ans.

Baladeur Dramalibre, les sources
  • Ma crise de la quarantaine
  • Image de couverture : sur Canva avec peu d’inspiration (encore)
  • Images et Giphs : Giphy, wikipédia et un peu de Canva

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SalbeT

SalbeT

Elle est de type passionné : bande-dessinée, animaux, plantes, écologie, inclusivité, santé mentale, cosmologie, musique, féminisme, poterie… Mais son obsession, c'est de jouer aux jeux vidéo indés. Et d'en parler. Et d'écrire dessus. Et de bassiner son entourage avec la dernière pépite qu'elle a testée. En fait, ne la lancez pas sur la question.

Un commentaire

  1. Bonne anniversaire mon coeur, j’ai eu 42 en juin et la ménopause approche, sniff. Pleins de bonnes choses pour la suite.

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